Si jamais j’entre dans Evreux,
Puissay-je devenir fievreux !
Puissay-je devenir grenouille !
Puissay-je devenir quenouille !
Que le vin me soit interdit,
Que nul ne me fasse credit,
Que la tigne avec la pelade
Se jette dessus ma salade,
Que je serre de Jacquemart,
Qu’on me coupe le βραχεμαρτ ;
Bref, que cent clous gros d’apostume,
Noirs et gluans comme bitume,
M’environnent le fondement,
Si j’y songe tant seulement.
Qu’à jamais la guerre civile
Trouble cette maudite ville ;
Que Phebus, qui fait tant le beau,
N’y porte jamais le flambeau ;
Qu’il y pleuve des halebardes,
Que tout ce que jadis nos bardes
Ont prophetisé de malheurs,
D’ennuis, d’outrages, de douleurs,
De poison, de meurtre, d’inceste,
De feu, de famine et de peste,
S’y puisse bien-tost accomplir,
Et tout son domaine en remplir.