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Où d’une joviale trongne
Gaultier[1], Guillaume[2] et Turlupin[3]
Font la figue au plaisant Scapin[4],
Où, dis-je, mes petits confreres
Estalent leurs bourrus mysteres ;
Où maint garnement de filou,
- ↑ Gautier-Garguille débuta sur le théâtre du Marais vers 1598. Son vrai nom étoit Hugues Gueru ; on l’avoit surnommé Fléchelles. Il étoit très maigre, : les jambes droites, menues. Il représentait ordinairement un vieillard dans les farces, quelquefois les rois dans les pièces sérieuses. Il avoit un entretien fort agréable. Voici son costume : des pantoufles au lieu de souliers ; un bâton à la main ; une espèce de bonnet plat et fourré ; point de cravate ni de col de chemise ; une camisole qui descendoit jusqu’à la moitié des cuisses ; une culotte étroite qui venoit se joindre au bas au dessous du genou ; une-ceinture avec une gibecière et un gros poignard ; le corps de l’habit noir, les manches rouges ; boutons et boutonnières rouges sur le noir, noirs sur le rouge. (V. Sauval et les frères Parfait.) — Il avoit épousé la fille de Tabarin (voy. note 1, p.165). Il a composé quelques prologues et des chansons imprimées (in-12) ; le privilége, du 4 mars 1631, est motivé sur la crainte qu’avoit l’auteur de voir son livre contrefait et gâté par des chansons plus dissolues que les siennes.
- ↑ Voyez note 2, p.164.
- ↑ Henri Le Grand, surnommé Belleville pour le haut comique et Turlupin pour la farce, entra jeune à l’hôtel de Bourgogne, vers 1583. Jamais comédien n’a composé ni mieux conduit la farce que Turlupin. — On’a fait sur ces trois comédiens inséparables, Gantier-Garguille, Gros-Guillaume et Turlupin, une épitaphe commune. Voy. Sauval, les frères Parfait, etc.
- ↑ Les rôles de Scapin sont connus. Molière a popularisé ce nom.
tacles de son temps la comédie et la tragédie dans le goût des anciens. Les comédiens de l’hôtel de Bourgogne furent les premiers à obtenir le titre de comédiens du roi, avec une pension de douze mille livres.