Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/384

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Qu’il joigne la guerre à l’estude,
Je trouveray cela fort bien,
Pourveu qu’exempt de servitude
Je frippe et hume tout mon bien.

Je n’aspire plus aux lauriers
Qu’on cueille au bout d’une conqueste ;
Bren de ces preux avanturiers
Qui dans le choq se font de feste ;
Que cent palmes on leur appreste,
Je m’en mocque à gozier ouvert,
Pourveu qu’on m’honore la teste
D’un bouchon fait de pampre vert.

Que l’on me parle d’aller voir
Balets, tableaux, filles de joye ;
Que de livres pleins de sçavoir
Les rares présents on m’octroye ;
Que le Cours ses graces déployé,
Je tiendray cela pour veu,
Pourveu qu’à table je me voye
De vin d’Espagne bien pourveu.




LE CIDRE.

À Monsieur le comte de Brionne[1].

caprice.


Comte, puis qu’en la Normandie
Pomone fait honte à Bacchus,
Et qu’en cette glace arondie
Brille une lumière esbaudie
De la couleur de nos escus :

  1. Gentilhomme normand. Il faut lire Briosne. Cet ami de