Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

N’entrera point au cercueil,
Et par qui dans cet empire
La vertu seule respire
L’air d’un gracieux accueil ;

Prince, à qui les destinées
Ont tissu de filets d’or
Les plus illustres années
Dont le temps face thresor,
En attendant que ma plume
Dans un précieux volume
Vous monstre à tout l’univers,
D’une faveur nompareille,
Grand Gaston, prestez l’oreille
Aux doux accens de ces vers.

Le jeune et vaillant Persée,
Aussi viste qu’un esclair,
D’une aile au vent balancée
Fendoit le vague de l’air,
Lorsque la triste Andromède,
Sans espoir d’aucun remède
À la mort qu’elle attendoit,
Se descouvrit à sa veue
D’autant de beautez pourveue
Que sa mère en prétendoit.

Là, pour expier le crime
Qu’un autre avoit perpétré,
Et que jamais on n’exprime
Qu’on n’en ait le cœur outré,
Cette vierge infortunée,
Au pied d’un roc enchaisnée,
Offrait son corps à Thetis,
Et devoit, sans cet Alcide,
Saouler d’un monstre homicide
Les furieux appetis.