SAINT-AMANT
Il nous a donné d’un fromage
A qui l’on doit bien rendre hommage.
Dieu 1 quel manger précieux !
Quel goût rare et délicieux I
Qu’au prix de lui ma fantaisie
Incague la sainte ambroisie !
O doux cotignac de Bachus !
Fromage, que tu vaux d’écusl
Je veux que ta seule mémoire
Me provoque à jamais <à boire.
A genoux, enfants débauchés, Chers confidents de mes péchés, Sus ! qu’à plein gosier on s’écrie : Bénit soit le terroir de Brie ! Bénit soit son plaisant aspect ! Qu’on n’en parle qu’avec respect ! Que ses fertiles pâturages Soient à jamais exempts d’orages 1 Que Flore, avec ses beaux atours, Exerçant mille amoureux tours Sur une immortelle verdure. Malgré la barbare froidure Au visage morne et glacé, y tienne à jamais enlacé Entre ses bras plus blancs qu’albâtre Le gai Printemps, qui l’idolâtre ! Que, comme autrefois, Apollon