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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/122

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g4 SAI.NT-AMANT

Non pas pour cette belle vue Dont le ciel l’a si bien pourvue. Qu’on dirait qu’il a fait ces lieux Pour le souverain bien des yeux ; Non pas pour la fraîcheur de l’ombi’e De ce bois vénérable et sombre Où les bergers les plus discrets Chantent leurs amoureux secrets ; Non pas pour ces larges campagnes Où Cérès avec ses compagnes, Sème et recueille tant de blés. Que tes greniers en sont comblés ; Non pas pour ces grandes prairies Que la saison qu’aux Canaries Mes yeux ont vu régner jadis, Comme en un second paradis. En janvier même rend si vertes Et de tant de troupeaux couvertes. Qu’on n’y saurait lequel choisir. Ou du profit ou du plaisir ; Non pas pour ces claires fontaines, Qui, par des routes incertaines. Se fuyant et se poursuivant Sous l’ombrage frais et mouvant De mille arbres qu’elles font croître *, Et qu’en elle l’on voit paraître. Accordent au chant des oiseaux Le doux murmure de leurs eaux ;