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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/124

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96 SAINI-AMANT

Puissé-je devenir quenouille !

Que le vin me soit interdit.

Que nul ne me fasse crédit.

Que la teigne avec la pelade

Se jette dessus ma salade,

Que je serve de Jacquemart,

Qu’on me coupe le bracquemart ;

Bref, que cent clous gros d’apostume.

Noirs et gluants comme bitume,

M’environnent le fondement,

Si j’y songe tant seulement.

Qu’à jamais la guerre civile Trouble cette maudite ville ; Que Phébus, qui fait tant le beau. N’y porte jamais le flambeau ; Qu’il y pleuve des halebardes. Que tout ce que jadis nos bardes Ont prophétisé de malheurs. D’ennuis, d’outrages, de douleurs. De poison, de meurtre, d’inceste, De feu, de famine et de peste. S’y puisse bientôt accomplir, Et tout son domaine en remplir.

Voilà ce qu’une ire équitable Fit prononcer, étant à table, De haine ardemment excité