Page:Saint-Amant - 1907.djvu/126

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Plus aigu, plus clair et plus net
Qu’une dague de cabinet,
Il estocade la tristesse,
Et, la chassant d’autour de soi,
Se vante que la politesse
Ne marche plus qu’avec moi.

Je me fais friser tous les jours,
On me relève la moustache ;
Je n’entrecoupe mes discours
Que de rots d’ambre et de pistache ;
J’ai fait banqueroute au petun ;
L’excès du vin m’est importun :
Dix pintes par jour me suffisent ;
Encore, ô falote beauté
Dont les regards me déconfisent,
Est-ce pour boire à ta santé !




LA NAISSANCE DE PANTAGRUEL

POUR UNE MASCARADE



Le jour que je naquis on vit pleuvoir du sel :
Le soleil, en faisant son tour universel,
De la soif qu’il souffrit but quasi toute l’onde,
Et pensa d’un seul trait avaler tout le monde.