l68 SAINT-AMANT
Et l’on n’y pratique l’escrime
Que pour quelque bon coup de nuit.
Toutefois, hors de leurs querelles. Qui durent à l’éternité, L’on y peut vivre en sûreté Et voir putains et maquerelles : Car l’entretien chaste et bénin Du gentil sexe féminin Ne s’y permet en nulle sorte ; Et les hommes sots et jaloux. Sous l’avertin * qui les transporte, Y sont autant de loups-garous.
D’un brayer * que Martel-en-tête De ses propres mains a forgé Leurs femmes ont le bas * chargé, De peur qu’il ne fasse la bête ; Au moins on sait qu’en la plupart Leurs maris usent de cet art, Tant l’àpre soupçon les dévore ; Mais ce fer, à deux fins servant, Les fait voir plus jaloux encore Du derrière que du devant.
En cette contrainte inhumaine Du pénil et du croupion. Un pauvre chétif morpion