Page:Saint-Amant - 1907.djvu/22

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qui se jouaient à la date de l’Albion. À ce titre, c’est un petit document, plus ethnique que littéraire, à mettre à côté de la lettre de René Le Pays sur le même sujet : « Les poètes anglois, pour flatter l’inclination de leurs spectateurs, font toujours couler du sang sur leur théâtre, et ne manquent jamais d’orner leur scène des catastrophes du monde les plus cruelles. Il ne se joue pas une pièce qu’on n’y pende, qu’on n’y déchire, ou qu’on n’y assassine quelqu’un. Et c’est à pareils endroits de leurs comédies que les femmes battent des mains et éclatent de rire… » Le parallélisme avec l’Albion est des plus curieux et en confirme l’exactitude, car le poème de Saint-Amant est resté inédit jusqu’en 1855, cependant que le poète était mort avant la publication d’Amitiés, Amours et Amourettes (1664), où se trouve cette jolie lettre. Il n’est pas jusqu’à la strophe de Saint-Amant,

Au sortir de leurs théâtres…

qui ne semble commentée et expliquée par la prose de Le Pays, où il est question des cabarets à la mode fréquentés par les élégants et leurs belles, mais Le Pays les qualifie d’un nom plus honnête que Saint-Amant.