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208 SAINT-AMANT

au Palais, dans la || salle Dauphiue, à la bonne Foy Couronnée || M. DG. LXI. || Avec privilège du Roi. In-4 de la tf., y compris le titre.

L’épître dédicatoire trahit bien nettement le désir du poète de forcer l’attention de Louis XIV : « Enfin, Sire, j’offre une Lune à un Soleil. Je ne doute point que le moindre de ses regards n’en offusque toute la lumière ; mais je ne doute pas aussi que, comme ce Flambeau de la Nuit tire toute la sienne de ce Flambeau du Jour, la moindre étincelle d’un des rayons favorables de Votre Majesté ne lui donne un éclat qui la fera briller éternel- lement. Elle parle peut-être un peu trop : Mais, Sire, votre bonté le pardonnera, s’il lui plaît, au sexe ; et si d’abord elle paraît un peu en colère, ce n’est que contre ceux qui ne servent pas Votre Majesté comme ils doi- vent, dans les secours que la Raison morale et politique, et le Droit légitime et souverain veulent^qu’Elle lire néces- sairement de ses Peuples. » — Cette épître se termine par une allusion au futur Dauphin, le « Grand et Noble Fruit espéré ».

Voici maintenant quelques extraits de ce petit poème : Saint-Amant commence par l’éloge du Roy et sollicite son attention :

Permets que d’une bouche, en respect sans pareille,

A ton grave loisir je demande l’oreille,

Qu’une heure j’en dérobe avec facilité,

Et je m’en punirai si je l’ai mérité.

Je t’offre dans ces vers, s’il faut que je le die,

Tout ce qu’on peut tirer d’une veine hardie ;

Elle blâme, elle loue, enfin, ô mon grand Roi,

Si le chant en est rare, il n’est fait que pour toi.