Page:Saint-Amant - 1907.djvu/45

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Jusqu’au siège de Palémon,
Fait d’éponges et de limon.

Que c’est une chose agréable
D’être sur le bord de la mer,
Quand elle vient à se calmer,
Après quelque orage effroyable !
Et que les chevelus Tritons,
Hauts sur les vagues secouées,
Frappent les airs d’étranges tons
Avec leurs trompes enrouées,
Dont l’éclat rend respectueux
Les vents les plus impétueux !

Tantôt l’onde, brouillant l’arène,
Murmure et frémit de courroux,
Se roulant dessus les cailloux
Qu’elle apporte et qu’elle rentraîne.
Tantôt, elle étale en ses bords,
Que rire de Neptune outrage,
Des gens noyés, des monstres morts,
De vaisseaux brisés du naufrage,
Des diamants, de l’ambre gris,
Et mille autres choses de prix.

Tantôt, la plus claire du monde.
Elle semble un miroir flottant,
Et nous représente à l’instant
Encore d’autres cieux sous l’onde.