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Page:Saint-Elme - Memoires d une contemporaine - vol 1.djvu/25

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lesse. Ce serait peut-être ici le lieu de parler de mon âge ; mais j’ai intérêt à prolonger sur ce point les doutes du lecteur : il sera temps de les fixer plus tard, et ce sont là de ces aveux qu’une femme ne saurait faire deux fois. On me pardonnera de dire que j’ai été belle. S’il fallait prouver d’avance que je ne trompe pas le public en lui promettant le récit d’événemens peu ordinaires, j’ajouterais que, placée par ma naissance, mon éducation et ma fortune au premier rang de la société, j’ai vu pour la première fois, en 1792, cette France qui est devenue ma patrie, et qui recevra, je l’espère, mes derniers soupirs ; je dirais que j’ai traversé les saturnales du Directoire, vu naître la gloire du Consulat et la grandeur de l’Empire ; qu’enfin, sans avoir