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274 ŒUVRES POETIQUES

Lequel cherchant sur luy, elle sentit
Un braquemart de plus rude allumelle i ;
Dont si soudain tira son bras à elle,
Que le mari lui prenant la main blanche,
Luy dit : « M’amie il picque fort et tranche,
Saignez vous point ? » ce N’ayez peur, dit la belle,
Non, mon ami, je l’ay pris par le manche"’. »

i . Un vers de la Casina de Plaute (acte V, se. u :

Dum gladium ne habeat queero, arripio capulum,

a fourni l’idée de ce conte. Sainct-Gelays s’est joué sur ce mot de manche, comme Plaute r-ur celui de ca- pulus.

2. Bvacquemart est un coutelas à l’antique. Le Du- chat le dérive de braccœ, parce qu’il s’attachoit aux braies. Allumelle vient de lamelle, diminutif de lame. — Claude Nouvelet, Savoyard, dont il y a plusieurs poèmes imprimés, en avoit fait un qui ne l’a pas été, mais que du Yerdier dit avoir vu, intitulé le Braque- mart. L’auteur, qui vivoit à la fin du xv siècle, se fit bénédictin .

3. Nicolas Bourbon de Vandœuvre, dans ses Nugœ, lib. V., carm. 58, a traduit ce poème, qu’il attribuoit à Marot. En voici le dernier distique :

Ah ! uxor, cultri-ne acies te lœcit ? — at-illa Non, non, respondit , nam capulo tenui.

L. H.

D’UN CURÉ 1 .

Nostré vicaire un jour de feste
Chantoit un Agnus gringotté 2 ,
Tant qu’il pouvoit à plaine teste,
Pensant d’Annette estre escouté.