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ŒUVRES POÉTIQUES

pas qu’il soit autographe, à cause de certaines fautes grossières que j’y ai remarquées. Il ne renferme que des vers de jeunesse, publiés pour la plus grande partie en 1547 et en 1574. Nous avons recueilli le reste, sans pouvoir affirmer toutefois que, dans le nombre, il ne se soit pas glissé quelques pièces étrangères à l’auteur ; car nous avons dû en rejeter un certain nombre, recueillies par M. Champollion-Figeac dans les Poésies de François Ier (Paris, imprimerie royale, 1847, in-4), d’autres imprimées soit à la suite de la traduction d’Hécuba, par Lazare de Baïf, soit dans les œuvres de Marot et autres poètes contemporains.

p. b.

I.



Le vray amy ne s’estonne de rien,
Et d’autant plus que Danger le tourmente,
Plus en espoir Fermeté le contente[1].
En endurant cent maux pour un seul bien.
Qui ne m’entend ? je m’entends assez bien.

    1. s3 11

II.


Tousjours le feu cherche à se faire veoir,
Par sa nature estant clair et legier ;
Mais quand on veut à le celer pourveoir,
Alors il est en le cachant plus fier ;
Car tout cela qu’on peut édifier

  1. Ces mots, outre le sens apparent, offrent une grossière équivoque, qui n’a pas besoin d’être latine pour braver l’honnêteté. À propos de quoi Melin s’écrie, avec un gros rire : « Si vous ne saisissez pas, moi je comprends bien. »
    p. b.