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VI

LETTRE À GAROT


Vers la même époque, et relativement à la même affaire, Saint-Just écrivit cette lettre à M. Garot, notaire royal au bailliage de Coucy. Le notaire Garot était un ami de la famille de Saint-Just, avec laquelle il entretenait de fréquentes relations. Les termes mêmes des diverses lettres que lui écrivit Saint-Just montrent la cordialité de leurs rapports.

Octobre 1790.

Monsieur et ami,

Je suis arrivé à très bon port et très attendu. J’ai remporté victoire sur ce que vous savez, j’avais affaire à partie de bonne foi. Je ne vous fais point ici de longs remerciements des honnêtetés dont vous m’avez comblé. Mais vous et Madame ne pourrez pas l’aire de plus grand plaisir à la famille que de venir la visiter le plus tôt que vous pourrez.

On vous remettra avec la présente une sentence et une signification de M. Dufour. Avisez au moyen de retarder, mitiger ou annuler, s’il est possible, cette procédure. Je conviens que cela serait difficile. Tout est solide pour le fond si l’on en croit le substitut du procureur du Roi, qui a vu les titres du seigneur de [Grenet] ; quant aux frais, je ne les crois pas tout à fait superflus, pour le temps.

Un décret de l’Assemblée nationale, et plusieurs même,