qui ne paye point de tributs n’est point frappé de stérilité ; elle est condamnée à l’indépendance ou à l’émulation, et jouit des droits sociaux de l’égalité naturelle, la sûreté et la justice.
Si la condition du tribut n’eut déterminé l’aptitude aux emplois, la constitution eût été populaire et anarchique ; si la condition eut été forte et unique, l’aristocratie eût dégénéré en tyrannie ; les législateurs ont dû prendre un milieu qui ne décourageât pas la pauvreté, et rendit inutile l’opulence.
Cette inégalité n’offense point les droits naturels, mais seulement les prétentions sociales.
Pour établir dans la république l’égalité naturelle, il faut partager les terres et réprimer l’industrie.
Si l’industrie est libre, elle est la source d’où découlent les droits politiques, et alors l’inégalité de fait produit une ambition qui est la vertu.
On a dit que là où les pouvoirs ne seraient pas séparés, il n’y aurait pas de constitution ; on pouvait ajouter que là où les hommes seraient socialement égaux, il n’y aurait point d’harmonie.
L’égalité naturelle confondrait la société ; il n’y aurait plus ni pouvoir ni obéissance, le peuple fuirait dans les déserts.
L’aristocratie de France, mandataire de la souveraineté nationale, fait les lois auxquelles elle obéit, et que le prince fait exécuter ; elle règle les impôts, détermine la paix et la guerre ; le peuple est monarque soumis et sujet libre.
La puissance législative est permanente, les législateurs changent après deux ans. Autant la présence et la force de la pensée est-elle sans cesse nécessaire à la conduite de l’homme, autant la sagesse et la vigueur de la puissance législative est-elle perpétuellement utile à l’activité d’un bon gouvernement, et doit-elle veiller sur l’esprit des lois dépositaires des intérêts de tous.
Lorsqu’il s’agit de régler la durée de la représentation, on s’aperçut que c’étaient la plupart des gens suspects qui opinaient pour le plus long terme. On pourrait alléguer contre