général avec voix consultative dans le conseil. Ces officiers, je crois, seraient dangereux avec la voix consultative ; car ils s’uniraient peut-être aux autres membres du conseil pour contrarier le ministre. Sans voix consultative, leur responsabilité ne serait point claire ; ils deviendraient indépendants, et il faut prendre garde de ne pas diviser l’administration, au lieu de la simplifier. La responsabilité s’affaiblit et s’égare sur plusieurs têtes.
J’aurais manqué mon but, si, après vous avoir entretenus des vices du gouvernement militaire, je ne disais point que l’ordre des finances est le principe de l’ordre militaire. Jusqu’à présent, il ne s’est fait de révolution que dans le système politique ; et, du reste, la République repose sur les maximes de finances de la monarchie. Il faut encore changer d’idées en ce genre, ou renoncer à la liberté.
On est convaincu des désordres qu’entraîne l’émission déréglée des signes. Mais est-il possible que ceux qui savent prévoir le résultat de cette affreuse disproportion du signe aux choses n’imaginent aucun moyen d’y remédier ? On a beau parler d’hypothèque sur les fonds des émigrés et les forêts, ces fonds ne sont point des choses de consommation, contre lesquelles le signe se mesure. Cambon vous disait, le 10 janvier, en vous annonçant la nécessité d’une nouvelle création d’assignats, qu’aucun emprunt, ni qu’aucune imposition ne pouvait faire face à la dépense de 200.000.000 par mois. Cambon avait cependant senti la nécessité que la quantité actuelle du signe fluctuât sur elle-même ; mais il paraissait ne trouver de remède pour faire face à des besoins considérables, et sans-cesse renaissants, que dans les fabrications nouvelles ; moyen rapide, à la vérité, mais qui nous fait placer la liberté à fonds perdu, et nous fait ressembler à ces sauvages dont parle Montesquieu, qui abattent l’arbre pour cueillir ses fruits.
Je veux vous présenter, si vous le permettez, dans un autre moment, quelques moyens de rétablir l’ordre dans les finances.
Du reste, j’envisage avec sang-froid notre situation présente ; nous avons de grandes ressources, il s’agit