Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/17

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Des dons que m’accorda l’être incompréhensible.
Par lui j’ose embrasser la nature visible,
L’abîme, le cahos, l’homme, le firmament.
Ce grand tout a pour base un sacré fondement,
Qu’an lieu de l’adorer, l’homme voulut connaître.
Vains efforts : l’Être seul de qui tout reçoit l’être,
Dans son essence intime a droit de pénétrer ;
Mais dans ses faits puissants il daigne se montrer ;
Contemple - les : du sein de sa propre lumière,
Jusqu’aux derniers rameaux où germe la matière,
S’étendent les pouvoirs de l’agent créateur.
Par des rayons divers son feu générateur,
Fait briller les trésors de sa source infinie.
L’un de ces traits dans l’homme allumant le génie,
Apprend à ton esprit qu’il est né dans les cieux :
Par l’autre il fait mouvoir l’univers à tes yeux.
D’autres, ministres purs de son intelligence,
Tiennent dans son conseil l’éternelle balance.
C’est-là qu’il pèse au poids de la sainte équité,
Des desseins et des plans dont la sublimité
Ne permet qu’à lui seul d’en percer le mystère.
Malgré ces traits nombreux, il n’est qu’un sanctuaire ;
Il n’est qu’un feu sacré dont les rayons puissants,
Répandus dans les cieux, dans l’enceinte du temps,
Brillent sur ce qui pense et sur ce qui respire ;
Aussi, quelqu’étendu que soit son vaste empire,
Du seul Dieu que je sers tout étant provenu,
Pour cet agent suprême il n’est rien d’inconnu,
Bien qui puisse éviter l’œil du souverain maître.
Dès que les traite divins remplissent tout, nul être