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Page:Saint-Point - L’Orbe pâle, 1911.djvu/113

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JE peins. Un décor lumineux m’inspire.

Quand je l’ai arrêté, il est tout autre, selon mon harmonie. Et je ne sais plus, comme couleur, lequel préférer du thème fourni ou de ma variation.

J’en veux à la nature de ne pas être aussi exactement comme je l’ai peinte, et si elle avait été comme je l’ai peinte, je l’eusse faite autrement.

Cette interprétation, c’est ma part de créateur.

Si je copiais, je jetterais à la mer mes pastels et mes pinceaux.

Mais j’attends que la nature copie ce que je crée.