Page:Saint-Point - L’Orbe pâle, 1911.djvu/94

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CEUX qui m’aiment, s’étonnent de ce qu’ils se donnent à moi tout entiers et parfois à jamais, alors qu’ils ne sont qu’un détail et une heure de ma vie.

Moi, qui pourtant ai de l’orgueil, je ne reproche pas au soleil que j’attends sous la lune de ne pas s’abstraire en moi qui me donne toute à lui !

Ils appellent : ma cruauté, ce qui n’est que leur impuissance, leur impuissance à faire que je puisse m’abstraire en eux, leur impuissance à être tout-puissants.