Page:Saint-Pol-Roux - L’Âme noire du prieur blanc, 1893.djvu/19

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Le Cardinal, poursuivant.

… En vérité, mes frères, il est, cet auguste Prieur qui vécut austèrement et dont l’âme servait à Dieu de miroir magnifique, il est la gloire souveraine de ce moutier de Moines Blancs. Sage, il était déjà saint ici-bas car le sage est le saint trerestre comme le saint est le sage céleste. Oh ! qu’il soit votre exemple cet ancien pasteur, et, de même que lui, renonçant aux faux éclats de la matière, sachiez-vous, les paupières closes, vendanger sous les noirs pampres de l’extase l’idée flamboyante de la Vérité ! Souvenez-vous, on croyait voir quelque Apôtre descendu d’un vitrail lorsque celui dont la parole enchantant la Vallée rendit plus blonds les blés et les arbres meilleurs traversait le long corridor où seulement fleurit une lampe d’argile. Aussi pût-il, ainsi que saint Jérôme et saint Bernard terrasser les Puissants de ce monde avec le simple rameau de sa sagesse et diriger les nations du fond de sa cellule. C’est pourquoi