Page:Saint-Pol-Roux - L’Âme noire du prieur blanc, 1893.djvu/48

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mon hôte la vérité qu’il ne demanda point. (Baissant le front.) Ma mère, une bergère qu’autrefois on appelait Magdeleine la Jolie… ma mère on l’appela, dès ma naissance, Magdeleine la Vilaine…

Le Prieur, tonnant.

Tais-toi !… ne prononce pas ici le nom de la perverse qui fut l’opprobre de la Vallée, — car tu ferais rougir le Bienheureux lui-même !…

Ce disant, il a montré la Statue du Prieur d’autrefois ; il écoute ensuite en se voilant la face d’un pan de son aube d"or.

BÉNÉDICT.

Grâce !… ma mère est morte après avoir expié, par d’innombrables angoisses, sa faute d’un moment… O ce supplice de plusieurs années !… D’abord à coups de pierre on la chassa de la Vallée… Un jour d’hiver elle