Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/142

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Cette fois, ensemble elles chantèrent :

— Hommes, ces Vierges Folles sont des Vierges Sages dont le pèlerinage qui demeure engendre le salut des pèlerins qui passent et qui sont les vrais Fous : la sagesse consistant à réaliser le pain dont rêve l’oisive folie. Galériennes asservies de votre rire en promenade, nous stagnons là depuis des temps et pour des temps encore ; mais que nous soyons de grosses oies sur le foie grandi desquelles vous comptiez ou bien des pélicans s’éventrant pour vos repas, gardez-vous de narguer ces maternités obligatoires ou charitables, ô vous qui cesseriez de vivre si nous commencions à mourir ! enfin apprenez qu’ici-bas l’on voit tourner seule notre collerette et non point notre tête, car nous sommes les Décapitées dont la tête mûrit là-haut sur les épaules de Dieu.