Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/153

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Quelques heures après, longeant l’Étang de la Fatalité, j’ai vu les pouces du vent modeler une forme dans l’eau.

Comme je me penchais vers l’énigme, un Cygne moribond chanta :

— C’est l’Apparence à venir d’une femme qui naîtra demain.

Un Roseau siffla :

— Sera très belle cette femme et tu l’adoreras.

C’est pourquoi, passants, vous me voyez marcher les yeux en dedans : je songe à celle qui naîtra demain, à l’idole tardive qu’encensera ma vieillesse et qui ridiculisera mes cheveux blancs.