Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le moindre sabot ferré d’argent ; désormais banales, l’émeraude et la turquoise des aïeules défuntes servaient à peine de billes à la marmaille ; les aveugles s’offrant la coquetterie facile de compenser avec deux diamants de la couronne leurs yeux morts, les lézards venaient boire aux rayons projetés par ces fronts de ténèbre ; les indigents de la contrée s’occupaient le geste à déverser leur superflu d’écus dans les grenouilles qui baîllaient sur les solivaux des flaques ; l’haleine des passants roulait des paillettes ; Hippocrate trouvait des pépites dans la vessie d’Harpagon ; Crésus paraissait un mendiant des Temps Invraisemblables ; quant au Rêveur des Oliviers livré pour trente misérables pièces d’argent, quelque puérilité de la Mère l’Oie !

La Toute Splendeur triomphait sur la terre ; et le soleil, la lune, les étoiles de