Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’émoussant, ils s’épuisent avec lui et pour toujours s’évaporent. Le présent n’est que la seconde incarnation du passé comme l’avenir en sera la troisième. Remplissez donc avec sagesse votre office codivin, mortels, et charitablement souvenez-vous. La mission de l’homme est de placer son amour devant le miroir de sa race et d’en moissonner les reflets. Il vous sied de réveiller les endormis et de reposer à leur place. La mort lasse autant que la vie, revivre c’est aussi se reposer. Gardez-vous de l’indifférence, ce verrou des cimetières, guérissez-vous de l’égoïsme qui vous use trop longtemps les membres et vous ôte le don de créateur. Hélas, ici les vivants s’affirment de plus en plus Avares du Présent. Ah ! si les fils d’alentour ne redoutaient d’avoir à rendre l’héritage, leur mémoire serait la survie des pères en allés, et l’on verrait ces fils à leur tour mener