Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/252

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comme je passais devant le Paon singulier, j’ai remarqué des yeux cruels au lieu des prunelles élogieuses d’antan.

Afin de savoir, ayant saisi leurs solides regards de glace, et les faisant fondre au brasier de ma confusion, je trouvai, dans l’onde acquise, mes péchés déguisés en crapauds.

Furieux contre cette importune voyance, je voulus crever les espions — quand, soudain, se cabrant à la manière d’un feu d’artifice, le Paon s’écria :

— « Jadis, Insensé, ma roue courtisait ton aube, et mon madrigal effarouchait ta modestie rose ; maintenant, ma roue vrille ton clair de lune, et ma satire énerve ta modestie verte. Sache, bon gré mal gré le Poëte exécute un spectacle de la boîte-aux-langes à la boîte-au-linceul, et chacun des pantins est le seul jardinier des yeux qui le poursuivent. Crève-les, si tu peux,