Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/38

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De même pour la Beauté, le Poëte, l’Œuvre.

Mon vœu premier fut, écartant le relatif, de dévisager l’absolu[1].

  1. « Imagination du relatif », « luxe de la nature », ainsi fut une fois défini par mon changeant esprit l’Absolu qu’en plus je disais ultérieur aux contingences. J’ai encore pensé que la métaphysique est le songe de la physique, et j’ai aussi considéré l’idéalisme comme l’extraordinaire floraison de la matière. L’homme primitif aurait imaginé cet Absolu à la lumière des astres neufs, dans son épouvanté besoin d’accorder une cause sage aux phénomènes vagabonds. Pris au piège de sa fantaisie (telle une femme s’englue à son mensonge) l’homme s’efforcerait ensuite d’analyser l’invention qu’il ne se rappellerait avoir édifiée en des temps d’enfance ; par l’art, dès la civilisation, et passées les neuf époques d’imagination, il veut enfin voir et toucher ses idées, connaître les hôtes-fils de son cerveau, admirer son rêve sculpté, jouir de la végéta-