Page:Saint-Saëns – Problèmes et Mystères, 1894.djvu/52

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tort : il y a dans les religions un attrait et un charme qui ne se retrouvent pas ailleurs, une source admirable d’art et de littérature ; et pour que cette source coule, la foi n’est pas du tout nécessaire. Vénus, Diane, à qui personne ne croit plus, inspirent toujours nos peintres et nos sculpteurs ; il n’y a pas de plus hauts sommets que le Requiem, le Te Deum et l’Enfance du Christ dans l’œuvre de Berlioz, dont l’incrédulité était aussi complète que possible. Le dilettantisme de Renan est parfaitement légitime ; ce qui l’est moins, c’est qu’on ait voulu faire de ce dilettantisme une doctrine, une religion sans foi n’étant pas plus une religion qu’un civet sans lièvre n’est un civet. Sans doute, la beauté du style de Renan, l’entraînement de sa parole