Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/96

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Je vais dans une île verte
Que couronnent les volcans ;
Cette île n’est pas déserte :
On y vit plus de cent ans.
Là sont des plantes énormes,
Des feuillages d’ornement.
Vous m’attendrez sous les ormes
En disant : quel garnement !
Les succès et les déboires
Des artistes du moment,
Les batailles oratoires
Des membres du Parlement,
L’Opéra, temple des gloires
Et des ennuis mêmement,
Je vous laisse ces histoires :
Jouissez-en largement !
Moi, j’aurai pour nourriture
De mon âme et de mon cœur
Le calme de la Nature,
L’oubli, père du bonheur !
Ce sont voluptés réelles ;