Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/22

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La témérité m’enchante
Chez les jeunes imprudents ;
Mais tranquillement je chante,
Laissant passer les ardents.

Ils vont, rompant tous les câbles,
Franchissant tous les fossés,
Truffant d’étranges vocables
Les hémistiches cassés,

Et composent des salades
De couleurs avec des sons,
À faire tomber malades
Les strophes et les chansons.

Du diable si je m’y frotte !
Tout ça n’est pas pour mon nez ;
On m’enverrait à la hotte
Avec les journaux mort-nés.