parée de la population, la masse du peuple n’a plus eu aucun rapport avec les chefs militaires, elle n’a plus été organisée qu’industriellement. Celui qui se faisait soldat ne se regardait plus et n’était plus regardé comme appartenant au peuple ; il passait des rangs du nouveau système dans ceux de l’ancien, de communal il devenait féodal, et voilà tout. C’était lui qui se dénaturait, et non le système dont auparavant il faisait partie.
Ainsi cette institution des armées permanentes, devenue aujourd’hui, par les progrès de la civilisation, si onéreuse et si inutile, a été un intermédiaire indispensable pour parvenir à l’organisation du nouveau système.
Que l’on considère aujourd’hui l’état du peuple, et on verra qu’effectivement il n’est plus en rapport direct et continu, au temporel, qu’avec ses chefs industriels. Suivez par la pensée dans ses relations journalières un ouvrier quelconque, soit dans l’agriculture, soit dans les manufactures, soit dans le commerce, vous trouverez qu’il n’est habituellement en contact et en subordination qu’avec des chefs agriculteurs, manufacturiers, ou commerçants, et nullement, par exemple, avec le grand seigneur, qui est propriétaire de la terre, ou le capitaliste oisif auquel