Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 4-5.djvu/35

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Vous conviendrez, mes chers compatriotes, que si je m’étais exprimé de cette façon, je n’aurais pas été lu par cinquante personnes ; ainsi ce n’était pas le moyen convenable pour agir vivement sur la société, et pour lui ouvrir les yeux sur les malheurs dont elle est menacée, ainsi que pour lui faire connaître les mesures qu’elle doit prendre pour s’en garantir.

Voilà un premier aperçu de mon opinion générale sur la politique. Dans la lettre suivante, je vous présenterai cette opinion d’une manière plus précise et plus détaillée.

S.-S.

P.-S.— Je vous prie d’observer que les considérations que je vous ai présentées dans mon premier extrait ne portent que sur les chefs de la nation, et qu’elles ne tendent nullement à remuer le peuple.

Notre nation, mes chers compatriotes, a deux espèces de chefs bien distincts, savoir : d’une part, les Chefs des sciences positives, ceux des beaux-arts et ceux des arts et métiers ; elle a dîme autre part ses chefs militaires, ses chefs théocratiques et les chefs de son administration.

Le but de mon travail est d’examiner quels