Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/457

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rant franchement ce que je pense de la révélation du Christianisme.

Nous sommes certainement très supérieurs à nos devanciers dans les sciences d’une utilité positive et spéciale ; c’est seulement depuis le quinzième siècle, et principalement depuis le commencement du siècle dernier, que nous avons fait de grands progrès dans les mathématiques, dans la physique, dans la chimie et dans la physiologie. Mais il est une science bien plus importante pour la société que les connaissances physiques et mathématiques : c’est la science qui constitue la société, c’est celle qui lui sert de base, c’est la morale ; or, la morale a suivi une marche absolument opposée à celle des sciences physiques et mathématiques. Il y a plus de dix-huit cents ans que son principe fondamental a été produit, et, depuis cette époque, toutes les recherches des hommes du plus grand génie n’ont point fait découvrir un principe supérieur par sa généralité ou par sa précision à celui donné à cet époque par le fondateur du Christianisme ; je dirai plus, quand la société a perdu de vue ce principe, quand elle a cessé de le prendre pour guide général de sa conduite, elle est promptement retombée sous le joug de César ;