Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/256

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fiefs immédiats ; devenus ricos-hombres, prirent bannières et chaudières ; d’où si fréquentes aux armoiries.

Tels étoient-ils devenus sous les rois catholiques.

Leur complaisance pour Philippe le Beau en haine de Ferdinand, coup mortel à leur dignité.

Puissance de Charles-Quint ; son adresse à son couronnement impérial les anéantit, et comme par insensible transpiration, leur substitua sans concession, sans cérémonie, la nouvelle dignité de grand d’Espagne, d’abord d’entre les ricos-hombres, puis d’autres ; leur conserva le droit de lui parler couverts et leur en procura de grands en Allemagne et en Italie par politique, et qui subsistent encore par l’appui de cette même puissance de la maison d’Autriche et de cette même politique.

Cérémonie de la couverture et distinction de deux classes de Philippe II.

Concessions et patentes de Philippe III, auteur vraisemblable de la troisième classe, d’où mystère des classes, aisé parmi les grands, et leur aversion d’aucun rang d’ancienneté entre eux.

Prétention des relis, née des patentes, de la nécessité de leur consentement pour succéder à la grandesse, même en directe, établie par l’usage, et la manière de donner part au roi, et d’en recevoir la réponse, dont la première classe est seule exempte.

De là encore prétention des rois d’en suspendre le rang passée en usage, dont divers exemples, tant en refusant d’admettre à la couverture, qu’en autres cas.

Certificat de couverture sans lequel nul rang, même l’ayant faite si le certificat est perdu, et alors la réitérer, dont exemples. Grands étrangers habitant hors de l’Espagne exceptés, si ce n’est qu’ils y aillent, même en passant : alors soumis.

Prétention dés rois, née des précédentes, de pouvoir priver de la grandesse sans crime d’État, ni autre grave,