monde qui à la fin s’y accoutuma. L’un et l’autre dans une grande dévotion, le mari plus solide, la femme plus à l’espagnole, vivoient ici avec magnificence. Le duc d’Albe salua le roi en particulier dans son cabinet en arrivant. Sa femme fut présentée au roi dans son cabinet après son souper, en arrivant aussi, par la duchesse du Lude qu’il avoit nommée pour cela. Le roi demeura debout et l’entretint longtemps. La duchesse du Lude la conduisit de là par la galerie chez Mme la duchesse de Bourgogne, où tout étoit plus éclairé qu’à l’ordinaire, laquelle, après le souper du roi, au lieu de le suivre à l’ordinaire dans son cabinet, étoit allée attendre chez elle. Elle la reçut debout et la baisa en entrant et en sortant. Le roi ne la baisa qu’en entrant ; de là elle fut chez Madame sans la duchesse du Lude et chez Mme la duchesse d’Orléans. On fut bien aise de lui faire cette réception extraordinaire d’autant plus que le duc d’Harcourt avoit rendu compte, dès qu’il étoit en Espagne, de son inclination française marquée en plusieurs occasions.
CHAPITRE XII.