Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 7.djvu/426

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pas de sel, c’est toute la grâce qu’elle reçut. Le scandale en fut grand jusque dans Rome. Je me borne à ce simple et court récit d’une expédition si militaire et si odieuse.

Le cardinal de Noailles en sentit l’énormité après qu’il se fut mis hors d’état de parer un coup qui avoit passé sa prévoyance, et qui en effet ne se pouvoit imaginer. Il n’en fut pas mieux avec les molinistes, mais beaucoup plus mal avec les jansénistes, ainsi que les jésuites se l’étoient bien proposé ; et depuis cette funeste époque, il ne porta quasi plus santé, je veux dire qu’il fut presque incontinent attaqué, et peu à peu poussé, sans relâche aux dernières extrémités jusqu’à la fin de sa vie.




CHAPITRE XXIV.


Chamillart et ses filles à la Ferté. — Chamillart achète Courcelles, où je mène la duchesse de Lorges. — Voyage à la Flèche : aventure. — Étrange sermon de la Toussaint. — Résolution et raisons de retraite. — Retour à Paris. — Sage piège dressé à Pontchartrain. — Triste situation de M. le duc d’Orléans. — Passage à Versailles, où le chancelier me force d’accepter une chambre chez lui au château. — Concours et conspirations d’amis. — Bontés et désirs de Mgr le [duc] et de Mme la duchesse de Bourgogne sur Mme de Saint-Simon pour succéder à la duchesse du Lude. — Parti que je prends seul, et ses motifs, de faire demander par Maréchal une audience au roi. — Maréchale de Villars ; son accortise. — Visite du roi du maréchal, puis à la maréchale de Villars. — Contretemps de Vendôme. — Je me propose de faire rompre M. le duc d’Orléans avec Mme d’Argenton, et au maréchal de Besons de m’y aider. — Caractère de Besons. — Maréchal m’obtient une audience du roi.


Les différentes choses que j’ai racontées avoient retardé mon départ jusque dans les commencements de septembre.