Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 11.djvu/355

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milieu de la grand’chambre dans la grande salle du palais, par où les princes du sang et les pairs sortent de séance, comme il a été dit.

A. Hauts sièges adossés aux murailles.

1. Élévation dans l’angle. C’est la place du roi quand il vient au parlement, que personne ne remplit jamais en son absence. Il est couvert de la même tapisserie fleurdelisée qui couvre les murailles, qui est pareille à l’étoffe qui couvre aussi tous les bancs et petits bureaux de la séance. Cette place du roi s’appelle de sa situation, le coin du roi. Il est orné d’autres tapis et de carreaux, couvert d’un dais, et accommodé d’un marchepied de plusieurs marches, lorsqu’il y vient.

2. Espace pour les marches du marchepied du roi lorsqu’il vient au parlement. Elles sont couvertes du tapis du marchepied. Sur ces marches où on met des carreaux, c’est la séance du grand chambellan, qui y est comme couché. En son absence le premier gentilhomme de la chambre en année la prend. C’est une ancienne nouveauté en faveur de Louis, duc de Longueville, qui n’étoit point pair, et qui, dans le grand état où ceux de Longueville s’étoient élevés, se trouvoit peiné de seoir en son rang d’officier de la couronne. Il obtint cette distinction, mais attachée à son office, par le crédit du premier duc de Guise, dont il avoit épousé la fille. Leur fils unique ne vécut pas. Léonor, duc de Longueville après Louis, son cousin germain, fut celui qui mit le comble à leur grandeur par tout ce qu’il obtint de Charles IX. Ce Léonor est le grand-père du duc de Longueville, père du comte de Saint-Paul, tué au passage du Rhin, et du dernier des Longueville, mort prêtre, fou et enfermé dans l’abbaye de Saint-Georges, près de Rouen, en 1696. Ce même Léonor étoit père de la marquise de Belle-Ile-Retz, et de la comtesse de Thorigny-Matignon. Le sieur de Rothelin étoit son frère bâtard, dont tous les Rothelin sont sortis.

3. Degré de cinq marches par lequel le roi monte et descend de séance. Quelquefois les fils de France aussi avec lui, toujours en son absence. On a vu, ci-devant, comment le premier président Harlay a ouvert ce degré aux princes du sang. Depuis cette nouveauté Louis XIV n’a point été au parlement, et dans la minorité de Louis XV M. le duc d’Orléans régent, les y a laissés passer avec le roi. On a vu qu’ils entroient et sortoient de séance auparavant à la tête et par le même chemin des pairs. Ce degré est couvert de la queue du tapis du marchepied du roi. C’est la séance,