à la chambre des comptes. On tâcha de vaincre l’opiniâtreté du prince Charles, et par raison et par exemples ; on ne put le persuader. À la fin, M. le Duc, qui étoit premier ministre, déclara au prince Charles que, s’il persistoit au refus, lui, M. le Duc, comme grand maître de la maison du roi, signeroit les dépenses de la petite écurie, et les enverroit ainsi à la chambre des comptes. Le prince Charles lui répondit qu’il feroit tout ce qui lui plairoit, mais qu’il ne les signeroit pas sans les examiner. M. le Duc les signa donc comme grand maître de France ; et de cette manière le grand écuyer perdit le droit de les signer, ou plutôt l’usage, qui étoit un des plus beaux restes de son ancienne supériorité sur la petite écurie et sur le premier écuyer du roi.
CHAPITRE XI.
On a pu voir quelque part, au commencement de ces Mémoires, que j’avois pris le même soin du marquis de Sandricourt que s’il eût été mon fils. Nous sommes de même maison, quoique de branche séparée depuis plus de trois