Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 13.djvu/411

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CHAPITRE XIX.


Le régent ne peut être dépris de l’Angleterre. — Scélératesse de Stairs et de Bentivoglio. — Sa faiblesse à leur égard ; comment conduite. — Le parti de la constitution n’oublie rien pour me gagner, jusqu’à une tentation horrible. — Conduite du duc de Noailles avec moi, et de moi avec lui. — Le cardinal de Noailles bénit la chapelle des Tuileries. — Mort du duc d’Ossone. — Entreprises du grand prieur à la fin arrêtées ; se plaint de moi inutilement. — Je l’empêche d’entrer dans le conseil de régence. — Mort de la duchesse de Béthune ; son état. — Mort de l’abbé de Vassé et du chevalier du Rosel, et de Fiennes, lieutenants généraux. — Mort de Valbelle et de Rottembourg, et du duc de Perth. — La Vieuville se remarie. — Forte scène entre le prince et la princesse de Conti. — Mme la duchesse de Berry mure les portes du jardin de Luxembourg, et fait abréger les deuils. — Elle est la première fille de France qui souffre dans sa loge les dames d’honneur des princesses du sang, et fait La Haye gentilhomme de la manche du roi. — Vittement sous-précepteur du roi. — Elle achète la Muette d’Armenonville, qui en est bien récompensé. — Mme la princesse de Conti, première douairière, achète Choisy. — M. le duc d’Orléans achète pour le chevalier d’Orléans la charge de général des galères ; donne au comte de Charolois soixante mille livres de pension ; fait revenir les comédiens italiens.


Quelque soin que prit Stairs de cacher ses scélératesses en France, de voiler et d’affaiblir celles dont il ne pouvoit dérober la connoissance, il n’évita pas d’y passer pour un brouillon qui abusoit de son caractère, et d’y être fort haï, à quoi son air audacieux ajoutoit encore ; mais il fut heureux au Palais-Royal ; ce triumvirat, qu’il avoit captivé, auroit cru se faire tort de revenir à son égard sur soi-même. Dubois