Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/25

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d’opérations de finance. — Des Forts en est comme contrôleur général. — Profusion de pensions. — Maréchal de Villars cruellement hué dans la place de Vendôme. — L’agiotage qui y est établi transporté dans le jardin de l’hôtel de Soissons. — Avidité sans pareille de M. et de Mme de Carignan. — Law, retourné du Palais-Royal chez lui, fort visité. — Les troupes approchées de Paris renvoyées. — Peste de Marseille.


L’après-dînée du jour que les sceaux furent rendus au chancelier d’Aguesseau, il assista a une assemblée fort singulière qui fut tenue par M. le duc d’Orléans, ou se trouvèrent le maréchal de Villeroy, seul du conseil de régence, des Forts, Ormesson, beau-frère du chancelier, et Caumont, tous trois conseillers d’État, et ayant des départements de finance de la dépouille de Law, les cinq députés du parlement susdits pour les remontrances qui étoient : le premier président, les présidents Aligre et Portail, et deux conseillers clercs de la grand’chambre, les abbés Pucelle et Menguy, et La Vrillière, en cas qu’on eut besoin de plume et qu’il y eut des ordres a donner ou des expéditions a faire. Le fruit de cette conférence fut l’enregistrement de l’édit de création de rentes sur l’hôtel de ville à deux et demi pour cent, qui fut fait au parlement le surlendemain lundi 10 juin, qui fut publié le lendemain ; on publia en même temps un arrêt pour la diminution des monnaies à commencer au 1er juillet suivant. Par la retraite d’Argenson, des Forts, sans en avoir le titre ni la fonction précise devint comme contrôleur général. À l’égard de force arrêts et autres opérations de finance, et de mutations de départements et de bureaux, c’est de quoi je continuerai a ne pas charger ces Mémoires. Je dirai seulement que les quatre frère Paris, dont j’ai parlé ailleurs, furent exilés en Dauphiné. Ils ont depuis été les maîtres du royaume sous M. le Duc, et ils le sont à peu près redevenus aujourd’hui, c’est-à-dire les deux qui sont demeurés en vie [1].

  1. Les deux Pâris, qui avaient encore une grande influence en 1751, époque où Saint-Simon écrivait cette partie de ses Mémoires, étaient Pâris-Duverney et Pâris-Montmartel.