Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/335

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été faites les érections des duchés de Pastrane, Lerma et l’Infantade, et comment tombés au duc de l’Infantade, de la maison de Silva. — Caractère et famille du duc de l’Infantade, et leur conduite à l’égard de Philippe V. — Richesses de ce duc. — Sa folie en leur emploi. — Maisons du prince et de la princesse des Asturies. — Je vais par l’Escurial joindre la cour à Lerma. — Pouvoir du nonce. — Hiéronimites ; leur grossièreté et leur superstition. — Appartement où Philippe II est mort. — Pourrissoir. — Sépultures royales. — Petite scène entre un moine et moi sur la mort du malheureux don Carlos. — Fanatisme sur Rome. — Panthéon. — J’arrive à mon quartier près de Lerma, où je tombe malade tout aussitôt de la petite vérole. — Indication pour se remettre sous les yeux tout ce qui regarde les personnages, charges, emplois, grandesses d’Espagne. — Précis sur les grandesses.


Disons maintenant deux mots de ce qui se passa à Paris à l’égard du duc d’Ossone, de Mlle de Montpensier, et de ce qui arriva d’ailleurs à Paris jusqu’à la fin de cette année.

La veille de mon départ de Paris, Mlle de Montpensier reçut sans cérémonie celles du baptême dans la chapelle du Palais-Royal, et fut nommée Louise par Madame et par M. le duc de Chartres. L’infante reçut les mêmes cérémonies, le 9 novembre, par le nonce du pape, et eut le prince des Asturies son frère pour parrain.

Le duc d’Ossone arriva le 29 octobre à Pars ; il eut le 31 audience particulière du roi ; il fut logé et défrayé lui et toute sa nombreuse suite à l’hôtel des ambassadeurs extraordinaires tout le temps qu’il demeura à Paris, ce qui ne se fait jamais pour les ambassadeurs extraordinaires d’aucun prince de l’Europe, et le fut magnifiquement. Il y traita très souvent les principaux seigneurs et dames, dont les plus distingués seigneurs lui donnèrent des repas qui pouvoient passer pour des fêtes. Il donna aussi de belles illuminations et des feux d’artifice dont la beauté, la nouveauté et la durée effaça de bien loin tous les nôtres. Il traita et visita plusieurs fois Mme de Saint-Simon, comme je rendis aussi de fréquents devoirs aux duchesses d’Ossone sa femme et sa belle-soeur. Il visita à l’ordinaire les princes et les princesses