Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/423

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Robecque, servit avec réputation jusqu’à être maréchal de camp, puis passa au service de Philippe V, qui le fit lieutenant général, lui donna la Toison d’or et le fit, en 1713, grand d’Espagne. Il étoit extrêmement bien avec la princesse des Ursins, qui cherchoit à s’attacher les seigneurs étrangers. Il épousa à Madrid, en 1714, la fille du comte de Solre, sa cousine germaine, qui fut aussitôt dame du palais de la reine. Il continua à servir et eut le régiment des gardes wallonnes, lorsque Albéroni força le duc d’Havré à le quitter et à se retirer en France ; mais le prince de Robecque mourut un mois après, en octobre 1716, sans enfants.

Son frère cadet, qui portoit le nom de comte d’Estaires, servit avec réputation longtemps en France. Il prit le nom de prince de Robecque à la mort de son frère. Il eut la Toison d’or et succéda à sa grandesse, dans le diplôme de laquelle il étoit compris. Il fut lieutenant général, et au retour en France de la fille ce feu M. le duc d’Orléans, veuve du roi Louis, il en fut nommé majordome-major par Philippe V. Il épousa tout à la fin de 1722 Catherine du Bellay, morte en 1727, et lui, quelques années après, tout à fait établi en France, et y a Bissé un fils marié à une fille du duc de Luxembourg.

Sermonetta, Gaetano, que nous prononçons Cajetan. Cette maison, féconde en titres et en emplois, et toujours en grandes alliances, n’est connue qu’après l’an 1200, par Mathias Cajetan, général des troupes du bâtard Mainfroy, en Sicile, qui prit son nom c e la ville de Gaëte, au royaume de Naples, dont on ne voit aucune raison. Son petit-fils fut l’étrange Boniface VIII, qui n’oublia pas l’établissement de sa maison. Ces grands d’Espagne n’y sont jamais venus et sont toujours demeurés à Naples.

Sulmone, Borghèse, de Sienne, famille d’avocats et de jurisconsultes. Antoine Borghèse, fatigué des troubles domestiques de sa patrie, se retira à Rome, y fut avocat consistorial [1],

  1. C’est-à-dire attaché à un des consistoires ou assemblées de cardinaux, qui servaient à la fois de conseils du pape et de tribunaux.