Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 20.djvu/97

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ce que sont devenus les personnages qui ont paru dans les Mémoires, qui est tout ce que je me propose, jusqu’à la mort du cardinal Fleury[1].

Dirai-je enfin un mot du style, de sa négligence, de répétitions trop prochaines des mêmes mots, quelquefois de synonymes trop multipliés, surtout de l’obscurité qui naît souvent de la longueur des phrases, peut-être de quelques répétitions ? J’ai senti ces défauts ; je n’ai pu les éviter, emporté toujours par la matière, et peu attentif à la manière de la rendre, sinon pour la bien expliquer. Je ne fus jamais un sujet académique, je n’ai pu me défaire d’écrire rapidement. De rendre mon style plus correct et plus agréable en le corrigeant, ce seroit refondre tout l’ouvrage, et ce travail passeroit mes forces, il courroit risque d’être ingrat. Pour bien corriger ce qu’on a écrit il faut savoir bien écrire ; on verra aisément ici que je n’ai pas dû m’en piquer. Je n’ai songé qu’à l’exactitude et à la vérité. J’ose dire que l’une et l’autre se trouvent étroitement dans mes Mémoires, qu’ils en sont la loi et l’âme, et que le style mérite en leur faveur une bénigne indulgence. Il en a d’autant plus besoin, que je ne puis le promettre meilleur pour la suite que je me propose[2].


FIN DES MÉMOIRES DE SAINT-SIMON.
  1. Ce paragraphe depuis un défaut jusqu’à la mort du cardinal Fleury a été omis dans les anciennes éditions. Saint-Simon a-t-il réellement écrit la suite de ces Mémoires jusqu’en 1743, époque de la mort de Fleury ? On ne pourrait éclaircir ce doute que s’il était permis d’étudier les papiers du duc conservés au ministère des affaires étrangères. Nous l’avons vainement tenté ; nous ne pouvons que recommander cette recherche à d’autres qui seront plus heureux que nous.
  2. Cette dernière phrase a été supprimée par les précédents éditeurs.