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Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/107

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  • naire ne fut exempt de loger des soldats. Bientôt

les abjurations commencèrent et se multiplièrent à mesure que ce fardeau devint plus accablant ; on se contenta d’abord d’une déclaration vague de catholicisme, ensuite on fit signer des formulaires, puis on força d’aller à la messe ceux dont la foi parut suspecte après qu’ils avoient signé. Cependant ces moyens, tout expéditifs qu’ils étoient, parurent encore trop lents à Louis XIV : il méditoit depuis long-temps de révoquer l’édit de Nantes, et d’extirper ainsi d’un seul coup le calvinisme de ses états. Louvois l’y poussoit de toutes ses forces par des motifs qui lui étoient purement personnels[1] ; et dans le conseil ceux qui étoient de son avis donnoient pour raison que jamais occasion d’abattre ces sectaires n’avoit été plus favorable

1 Cet homme, que la faveur du roi ne pouvoit satisfaire si elle étoit partagée par quelques autres, voyoit d’un œil jaloux les longues et fréquentes audiences que le roi donnoit, à l’occasion de ces affaires des calvinistes, à l’archevêque de Paris François de Harlay, au père Lachaise et à Pélisson, qui, après avoir servi fidèlement et courageusement le surintendant Fouquet, s’étoit attaché à Colbert et ne le servoit pas avec moins de fidélité. Ces trois personnages cherchoient à arriver, par les moyens les plus doux, à l’extinction de l’hérésie ; Louvois poussoit aux moyens violents, dont le résultat devoit être de faire cesser leurs rapports intimes avec le roi, et l’espèce d’influence qui en pouvoit résulter. (Mém. de l’abbé de Choisi.--Histoire de la révocation de l’Édit de