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Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/307

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ordonnances, dans lesquelles on est obligé de défendre aux évêques, abbés, abbesses, non seulement de recevoir dans leurs maisons des mimes et des farceurs, mais encore de se livrer à l’exercice personnel d’une si honteuse profession.

La poésie provençale, s’introduisant à la cour de France sous les auspices de la princesse Constance, seconde femme du roi Robert, donna l’idée d’un plaisir plus noble et plus délicat. Effacés par les troubadours, les histrions eurent le bon esprit de prendre pour modèles leurs ingénieux rivaux. On vit paroître en France, sur les théâtres, une action renfermée dans un récit composé de chant et de déclamation. Ce nouveau genre de spectacle, qui demandoit le concours des poètes, des acteurs et des musiciens, réunit entre eux les troubadours, qui récitoient leurs vers, les musiciens, qui chantoient leurs romances, et les jongleurs ou ménestrels, qui les accompagnoient avec des instruments. Appelés dans les palais des rois,

    un peuple superstitieux et grossier, car la fête des Fous subsistoit encore deux cent quarante ans après, comme le prouve la censure de la faculté de théologie de Paris, en date du 12 mars 1444. Il fallut ce long espace de temps et touts la vigilance des prélats et de la partie la plus saine du clergé pour déraciner enfin cet opprobre du christianisme.