Page:Saint Bonaventure - Oeuvres spirituelles de S Bonaventure,Tome III, trad Berthaumier, 1854.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voie de Dieu. Il nous faut aussi entrer en notre âme, qui est l’image éternelle du Seigneur, un être spirituel, placé au-dedans de nous ; et c’est là faire son entrée en la vérité. Il faut ensuite que, fixant nos regards sur le Premier principe, nous arrivions jusqu’à lui ; et c’est là se réjouir dans la connaissance de Dieu et la crainte respectueuse de sa majesté. Nous avons donc ici le voyage de trois jours au milieu de la solitude[1], et en même temps la triple illumination d’un seul et même jour, dont la première peut être comparée au soir, la seconde au matin, la troisième au midi. Cette illumination embrasse la triple existence des choses : en elles-mêmes, en notre intelligence et dans la pensée de Dieu, selon cette parole : Qu’il soit fait, il fit et il fut fait. Elle se rapporte aussi à la triple substance de Jésus-Christ qui est notre échelle véritable, c’est-à-dire à son corps, à son âme et à sa divinité.

Selon ce même ordre, notre âme s’offre à nous également sous un triple aspect. Par rapport aux choses extérieures elle est animale ou sensuelle ; intérieurement et en elle-même elle est esprit ; et considérée au-dessus d’elle-même elle est intelligence. Nous devons donc, partant de ces divers points, chercher à nous élever à Dieu afin de l’aimer de tout notre esprit, de tout notre cœur et de toutes nos forces. C’est en cela que consiste l’observance parfaite de la loi, en même temps que toute la sagesse chrétienne.

Mais comme chacun de ces degrés en forme deux,

  1. Exod., 3.