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traité de la prière

107. Nous connaissons un fait analogue de Jean le Petit, assurément un très grand moine, qui vivait solitaire dans une fosse. Il demeura inébranlable dans son union à Dieu, tandis que le démon, sous forme de dragon enroulé autour de lui, malaxait sa chair et lui éructait au visage.

108. Tu as sûrement lu aussi dans les vies des moines de Tabenne le cas de l’Abbé Théodore faisant la conférence aux frères. Deux vipères vinrent à ses pieds ; tranquillement il les reçut sous sa tunique comme dans une chambre jusqu’à la fin de la conférence. Alors il les montra aux frères en leur racontant l’incident.

109. J’ai lu d’un autre homme spirituel, que durant son oraison une vipère vint lui mordre le pied. Mais il ne laissa pas fléchir ses mains jusqu’à la fin de sa prière accoutumée ; il ne subit aucun dommage, lui qui avait aimé Dieu plus que soi-même.

110. Garde tes yeux recueillis pendant la prière, et renonçant à ta chair et à ton âme vis suivant l’esprit.

111. Un saint solitaire priait fortement quand des démons l’assaillirent deux semaines durant. Ils jouaient à la paume avec lui, le lançant en l’air et le recevant sur une natte ; mais ils ne purent jamais détacher son esprit de sa fervente oraison.

112. Un autre ami de Dieu assidu à l’oraison marchait dans le désert. Deux anges survinrent qui se plaçant à ses côtés faisaient route avec lui. Mais il ne fit aucune attention à eux, afin de ne pas perdre le bien suprême. Il se souvenait du mot de l’Apôtre : ni les anges, ni les princi-