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Page:Sainte-Beuve - Causeries du lundi, I, 3e éd, 1857.djvu/379

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Lundi 25 février 1850.

M. DE  FELETZ,
ET
DE LA CRITIQUE LITTÉRAIRE
SOUS  L’EMPIRE.

Le 11 de ce mois est mort, à l’âge de quatre-vingt-trois ans accomplis, un vieillard aimable, spirituel, qui recouvrait, sous les formes d’une politesse exquise et d’une parfaite urbanité mondaine, un caractère ferme, des opinions nettes et constantes, bien de la philosophie pratique ; un sage et un heureux qui avait conservé à travers les habitudes du critique, et avec un esprit volontiers piquant, un cœur bienveillant et chaud, une extrême délicatesse dans l’amitié. M. de Feletz me représentait en perfection le galant homme littéraire. Resté le dernier survivant de la génération d’écrivains à laquelle il appartenait, il lui faisait honneur à nos yeux ; il la personnifiait par les meilleurs côtés ; c’est en la jugeant par lui qu’on s’en pouvait former l’idée la plus favorable. Le nom de M. de Feletz s’associe naturellement à ceux de Dussault, d’Hoffman, ses anciens collaborateurs au Journal des Débats, alors Journal de l’Empire. Parler un moment d’eux tous, c’est encore lui rendre hommage à lui-même.